Un amour de Hongrie

Je me souviens très bien de ma première « rencontre » avec la Hongrie. C'était à Lisbonne, en Octobre 2011. Je devais retrouver des amis italiens et brésiliens pour assister à la projection du film The artist dans le cadre du 12e festival de cinéma français. Ils m'ont rejoint avec une amie, étudiante Erasmus venue tout droit de Hongrie.

Ce que je peux vous dire, c'est qu'elle m'a immédiatement plu. Nous avons terminé la soirée avec ce groupe d'amis Avenida da Liberdade autour d'un verre en terrasse. Par la suite, nous avons continué à échanger, à organiser des sorties dans le Bairro alto, des dîners, sans que toutefois cela aille plus loin entre nous. Son échange se terminant en Décembre, elle rentra donc au pays peu avant Noël. Je restai de mon côté à Lisbonne, un peu amère de n'avoir pas su forcer le destin. C'était sans doute pour le mieux, le destin ne tardant pas à frapper à ma porte.

Le bon côté des nouvelles technologies, c'est qu'elles permettent de rester en contact, de près ou de loin avec une foultitude de gens sans que cela soit difficile à gérer. Et c'est ainsi qu'un beau matin d'Avril, Mariann m'envoyait un message via notre réseau social préféré à tous m'annonçant qu'elle revenait pour des vacances début juin.

1er juin 2012, la voilà enfin qui arrive chez moi tôt le matin après une escale à Madrid. Joies du low-cost obligent. Nous filons directement à Ursa, une petite plage isolée à quelques encablures du Cabo da Roca.

Exquise journée avant de filer à l'inauguration du restaurant The Food Temple tenu par une amie canadienne. Le week-end se déroule à merveille dans une Lisbonne effervescente, en pleine préparation des Festas de Santo Antonio.

Premier baiser. Echangé au miradouro de Santa Catarina, un des nombreux bélvédères de la ville aux 7 collines qui offre une vue splendide sur le Tage et le Pont du 25 Avril.

Je vous rassure, cet article n'est pas dédié uniquement à Lisbonne, je compte bien parler de la Hongrie. Mais il fallait un préambule.

Un mois plus tard, je m'envole enfin vers Budapest. J'avais toujours eu envie de visiter cette ville, et l'occasion, au travers de notre rencontre, s'est présentée. Je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre. Me voilà arrivé à 4h du matin grâce au vol TAP en partance de Lisbonne les vendredis en pleine saison à 23h50. Et c'est le début de l'aventure en terre magyar.

Je me souviens du Balaton, la « mer » de Hongrie. Le lac, majestueux, paraît sans fin. La vue est imprenable depuis Tihany, le village aux senteurs de lavande. Baignade obligatoire (en été cela va de soi !).

Je me souviens d'Orfű, ses forêts, son lac prisé des habitants et des touristes étrangers, son ancien moulin transformé en musée et son château d'eau en forme de champignon géant, tout droit tiré d'un film de science fiction.

Je me souviens de Pécs, la ville cosmopolite, aux influences européennes et turques, sa mosquée transformée en Eglise, sa basilique, son musée dédié à la porcelaine de la
famille Zsolnay, de mots imprononçables comme jegyértékesítés et du talent de Vasarely.

Je me souviens de Budapest, coupée en deux par le Danube que les hongrois ont su braver en multipliant les ponts sur le fleuve, tels le pont des Chaînes, le pont de la Liberté ou le pont Marguerite. Je me rappelle son Parlement, siégeant sur les rives du fleuve. La découverte de Buda, de son château, les musées de la ville, son Histoire millénaire et flamboyante. Sans oublier les bains, un moment toujours magique pour quiconque découvre Budapest.

Et je me souviens de cette langue unique en Europe, de köszönöm à egészségedre, en passant bien entendu par paprika, büfé, fürdő, gulyás, pálinka, sakkjáték ou encore cukrászda.

Mais le plus important de tout c'est de me souvenir que je les aime chaque fois un peu plus. Mariann, Budapest, cet article vous est dédié.

Michel Bédier